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Un extrait de "Gasland", le documentaire de Josh Fox sur la fracturation hydrauliqueDR
Le débat national sur la transition énergétique doit s'achever le 18 juillet prochain. Alors, quel modèle énergétique pour la France dans le futur ? Toujours aucune idée sur la question ?
Vous êtes de sacrés veinards : la chaine Arte diffuse ce soir le documentaire "Gasland", sur l'extraction des gaz de schiste. Aucune excuse n'est admise : c'est LE rendez-vous incontournable pour alimenter la réflexion sur une des questions les plus controversées de notre avenir énergétique, en raison de ses impacts écologiques: la fracturation hydraulique nécessaire pour extraire de la roche les gaz non conventionnels, dits gaz de schiste.
Un documentaire coup de poing
"Gasland", de Josh Fox, est le premier film choc à avoir dénoncé en 2010, les dégâts de l'extraction des gaz de schiste aux Etats-Unis. Lorsque le réalisateur se voit proposer cent mille dollars pour qu'une société puisse venir extraire du gaz de schiste sur sa propriété en Pennsylvanie, il décide d'enquêter à travers tous les États-Unis, dans des endroits où l'exploitation dure depuis une décennie, pour constater son impact sur les communautés sur un plus long terme. Par la voix des victimes et de certains experts (aucun des représentants des industries n'a accepté de s'exprimer), il découvre que les centaines de milliers de puits qui défigurent les paysages à grande échelle riment avec l'empoisonnement des nappes phréatiques, la présence de gaz naturel dans les réseaux d'adduction (avec eau du robinet inflammable !) et de graves problèmes sanitaires : contamination de l'air, des puits ou des cours d'eau...
Toujours sur Arte, histoire d'avoir la totale, on peut aussi voir ou revoir, à 8h55, "La Malédiction du gaz de shiste", le documentaire français de Lech Kowalski (2013).
Matt Damon, dans "Promised Land". Photo extraite de la Bande Annonce du film "Promised Land" de Gus Van Sant. Sortie aux US en salles le 28/12/12
Débat national sur la transition énergétique : ça discute, ça discute... "Promised Land", le film américain co-écrit et produit parMatt Damon avec les gaz de schiste pour toile de fond, sort en France le 17 avril prochain. Depuis le mois de mars, il s'est invité dans le débat français, avec plus d'une centaine d'avant-premières, suivies de discussions. Il arrive à Bordeaux le jeudi 11 avril, au cinéma Utopia.
Un film militant
Pas de quiproquo : le gaz de schiste version Damon, n'a rien d'une "terre promise". "Promised Land", qui alerte sur les dangers du gaz de schiste, s'affiche comme un film militant, du producteur à l'acteur en passant par le distributeur français, "Mars". Ce dernier a invité "tous ceux qui oeuvrent sur le terrain pour alerter les populations sur la thématique de la transition énergétique à se joindre à ces séances spéciales" prévues un peu partout, afin de nourrir le débat national voulu par le gouvernement, pour réduire la part du nucléaire, développer les énergies renouvelables et réduire notre consommation énergétique.
A Bordeaux : avant-première et débat le 11 avril
Pour l'Aquitaine, le grand rendez-vous avec Matt Damon, véritable bio-pipole, artiste militant engagé contre les gaz de schiste, c'est jeudi 11 avril, à 20 h30, à Bordeaux, au cinéma Utopia. L'avant première sera suivie d'un débat. Hélas, mille fois hélas, il ne sera pas animé par Matt le beau gosse en personne (même en VO on s'arracherait les places quitte à apprendre par coeur son Harrap's shorter en trois jours), mais par Geneviève Azam, économiste, membre du Conseil scientifique d’ATTAC, Christophe Larché, du collectif Stop Enerchiste Landes, et Romain Porcheron, des Amis de la Terre. Du très sérieux, donc, en perspective, à défaut de glamour.
De Jason Bourne à l'écologie
"Promised Land", réalisé par Gus Van Sant, co-écrit, produit et interprété par Matt Damon, l'acteur qui incarnait Jason Bourne, raconte l'histoire d'un cadre commercial pour une compagnie pétrolière, chargé de convaincre des fermiers de Pennsylvanie de lui accorder les droits de forage sur leurs terres pour y exploiter du gaz. Mais il doit rapidement faire face à la mobilisation des habitants opposés à la technique de forage, la fracturation hydraulique... Le tout dans un "thriller" bien ficelé, avec l'histoire d'amour qui va bien. Un rôle en or pour Matt Damon, l'écolo-humanitaire, dont la fondation Water.org vise à apporter de l'eau propre aux gens qui n'en ont pas, quand on sait les ravages que la fracturation hydraulique provoque sur les nappes phréatiques américaines...
Un film en plein dans la polémique française
"Promised Land", ça devrait "parler" aux Français, comme on dit. En France, le gaz de schiste suscite des débats depuis deux ans et la fracturation hydraulique a été interdite en 2011 en raison des risques qu'elle présente pour l'environnement. Cette interdiction a été réaffirmée en 2012 par Delphine Batho, ministre de l'Ecologie. Mais les partisans de l'exploitation de cette énergie ne lâchent rien : l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (l'Opecst) qui regroupe des élus de l'Assemblée et du Sénat a décidé fin janvier de mener une étude sur les technologies alternatives à la fracturation hydraulique pour l'exploitation des gaz de schiste. François Hollande a en effet laissé la porte entrebâillée pour une éventuelle réouverture du dossier en déclarant, en novembre 2012 : "Je laisse les entreprises, les chercheurs travailler, et je prendrai mes responsabilités si une technique apparaît".
Le gaz de schiste coûte cher aux pétroliers américains
Un film qui va compter dans le débat national ? Ou pas ?
Pour la ministre de l'Ecologie Delphine Batho, "Promised Land" "c'est un film éloquent sur l'envers du décor de l'essor des gaz de schiste aux Etats-Unis et notamment sur les méthodes des compagnies pétrolières". Et c'est aussi un film indéniablement "militant". Le contenu des discussions menées à l'occasion des quelques 130 projections prévues sur le territoire français sera-t-il versé au débat national sur la transition énergétique ? La question n'est pas tranchée. Voulu par le gouvernement de François Hollande, le débat doit permettre de réduire la part du nucléaire, développer les énergies renouvelables et réduire notre consommation énergétique.
Dans le grand Sud Ouest, de nombreux sites sont concernés par une éventuelle extraction des gaz de schiste : Beaumont-de-Lomagne, Mirande, Eauze, Brive, Parentis-Maritime, Tartas, Donzacq, Tarbes- Val d'Adour, Saint-Griède, Côtes de Gascogne, Lavignolle, Aquitaine-Maritime, Pays-de-Buch ou Aquila (Offshore Atlantique-Gironde). Pour visualiser la carte de ces sites : cliquer ICI
"Promised Land" : c'est où c'est quand ?A Bordeaux : Jeudi 11 AVRIL à 20h30 au cinéma Utopia, 5, place Camille Jullian.Tél : 05 56 52 00 03. On peut acheter sa place depuis le 1er avril.
Le site du débat sur la transition énergétique : cliquer ICI
Le gaz de shiste, kesaco ? Les gaz et huiles de Schiste sont des hydrocarbures "non-conventionnels" contenus dans les roches profondes. La seule technique actuelle pour les extraire est la fracturation hydraulique qui utilise d'énormes quantités d'eau, des produits chimiques et du sable. Les dégâts sanitaires et environnementaux provoqués sont considérables et irréversible: pollution de l'eau, de l'air et des sols, émission de gaz à effet de serre, remonté d'éléments radioactifs, explosions, mini-séisme, dégradation des paysages ... La fracturation hydraulique est interdite en France par la loi du 13 juillet 2011, excepté pour l'expérimentation scientifique. Consulter le site du Ministère du Développement durable : cliquer ICI
►LIRE AUSSI
Le rapport relatif aux « Techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste » de l'Opecst : cliquer ICI
200 artistes américains contre les gaz de schiste DR
"Casse pas ma mère, la Terre" : le combat du XXIème siècle
"Don't frack my mother", littéralement "ne fracture pas ma mère", est une chanson de Yoko Ono et de son fils, Sean Lennon, contre le processus d'extraction des gaz de schiste par la fracturation hydraulique (fracking en anglais) qui s'inscrit dans la lignée des grandes "protest songs" des années 60-70, chantées par Bob Dylan ou Joan Baez. "My mother", "ma mère", c'est bien sûr "ma mère, la Terre", notre planète, pour la protection de laquelle les artistes s'engagent aujourd'hui, après avoir lutté pour l'égalité des droits et pour la paix.
De "Gasland" à "La malédiction du gaz de schiste"
La fracturation hydraulique, autorisée aux Etats-Unis pour extraire les gaz des schistes où elle a occasionné de véritables ravages écologiques sans faire pour autant la preuve de sa rentabilité, est un procédé en débat dans un certain nombre de pays européens, dont la France où, pour l'instant, elle reste interdite. "Gasland", le premier film choc à dénoncer en 2010 les dégâts de l'extraction des gaz de schiste aux Etats-Unis, a été suivi en 2013 d'un nouveau documentaire, "La malédiction du gaz de schiste", où Lech Kowalski, documentariste, met à jour le fossé entre le discours des industriels et la réalité de cette exploitation énergétique , de la Pologne à la Pennsylvanie.
Plus de 200 artistes en luttecontre la fracturation hydraulique
Après le cinéma, le mouvement d'opposition américain à ce procédé jugé très dangereux pour l'environnement par les écologistes, a gagné la sphère artistique musicale qui s'oppose à son implantation dans l'Etat de New York. Mais "Casse pas ma mère, la Terre"n'est pas qu'une chanson adressée au gouverneur de New York, Andrew M. Cuomo. Il s'agit aussi d'un véritable mouvement américain de lutte environnementale dont Yoko Ono, la veuve de John Lennon l'ex-Beatles, est la porte-parole et qui a un site internet "Artists against fracking". Plus de 200 artistes américainssoutiennent ce combat écologico-artistique, de Lady Gaga à Tom Waits, en passant par Gwyneth Paltrow à Salman Rushdie, mais aussi Anne Hathaway, David Byrne, Darren Aronofsky.. : pas vraiment des personnages en quête de notoriété.
La chanson fait le buzz sur les réseaux sociaux américains. La voilà qui débarque en France...